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14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 22:21

L’art héraldique opératif (contribution).

« L’héraldique est la science traditionnelle du blason, c'est-à-dire l'étude des armoiries (ou armes). C'est aussi un champ d'expression artistique, un élément du droit médiéval. L’interprétation et l’élaboration des blasons étaient le fait des hérauts qui occupaient une place particulière dans la société chevaleresque du moyen âge. Leur relation au signifiant et au signifié vient compléter d’une manière fort utile l’initiation guerrière de l’écuyer et du chevalier. Ces trois personnages nous les retrouverons sous des formes plus ou moins dissimulées dans les hauts grades de la Franc-maçonnerie.

En premier lieu attribut de la classe guerrière, l'héraldique s'est développée au Moyen Âge dans toute l'Europe comme un système cohérent d'identification non seulement des personnes, mais aussi en partie des lignées (le blason pouvant être transmis par héritage en traduisant le degré de parenté) et des collectivités humaines, ce qui en fait un système emblématique unique en un temps où la reconnaissance et l'identification passaient rarement par l'écrit. Elle devient élément de la tradition par sa transmissibilité selon des codes précis et par le respect de règles symbolique dans son élaboration. Jamais le choix des meubles et des couleurs ne fut le fruit du hasard, et quand bien même si le choix se fit apparemment avec un certain détachement la culture du sens impliqua le choix. Certaines armes se qualifièrent de « parlantes » pour signifier par l’illustration le nom ou la profession. Même dans un cas aussi simple le choix faisait ressortir l’intériorité du propriétaire. Ainsi le but des armes impliquait de se connaitre soi-même (but de toute initiation) pour pouvoir se qualifier et exposer aux initiés le sens profond de son être. L’héraldisme devient affaire d’initié avant de se démocratiser au risque de devenir objet décoratif.

Apparue, au XIIe siècle au sein de la chevalerie, bien qu’elle existât en des formes rudimentaires depuis des temps immémoriaux, elle s'est rapidement diffusée, dans l'ensemble de la société occidentale : clercs, nobles, bourgeois, artisans, paysans, femmes, communautés... Par la suite, on s'en est également servi pour représenter des villes, des régions, des pays, des corporations de métiers. » WP 2012

(…)C’est dans ce lieu saint où règne la lumière la joie et l’harmonie.

C’est là en notre carré long que je vous invite à poser une de nos pierres à travers le temps, celui d’une science méconnue et d’une discipline née à l’aube du douzième siècle, sur les champs de bataille.

La science du blason appelée héraldique est liée à la naissance de la chevalerie. Dans la cérémonie d’adoubement du chevalier est donné son bouclier ou écu peint aux armoiries de sa lignée suivant un code de couleurs et de meuble qui constitue un véritable langage qui traduit le nom ésotérique dans le plan divin du chevalier ; c’est aussi son signe de reconnaissance sur le champ de bataille. Ainsi blasonné il est prêt pour le saut final dans l’au-delà. La chevalière lui est passée comme une marque physique d’appartenance à cette caste et en signe d’union à Dieu.

Il repart de cette cérémonie sur son cheval qui comme son épée porte un nom choisit par son parrain ou lui-même. Débute alors sa quête, ou sa mise au service d’un suzerain.

Voyageons au cœur d’un royaume initiatique nommé: Héraldique ou l’art de l’étude des armoiries plus connu sous l’appellation de blason.

Tel un profane devant une cathédrale, je vois, j’imagine et j’entends un F.°. traçant sa planche :

« De sable plain

De gueules à la bande vivrée d’argent

De sinople au chef denché d’hermine

D’azur au lion mariné d’or armé et

Lampassé de gueules

D’argent à la fasce bretéssée et

Contre-bretéssée d’azur,

Accompagnée de trois fermaux de sable

De gueules à la croix engrelée de vair cantonnée de quatre dauphins pamés du même, peautrés d’or

De sinople au chevron écimé vairé d’or et de gueules,

Au chef d’azur chargé de deux merlettes d’or et d’un macle                      d’hermine

D’or au sautoir recercelé de pourpre, cantonné de quatre quintefeuilles  d’azur, à la cotice componée d’argent et de gueules

Brochant sur le tout, au tourteau gironné d’hermine et de sinople

Posé en abime et brochant sur le tout du tout. »

 

(ref : Michel Pastoureau, Armorial imaginaire, 1996)

Un aperçu du langage et aussi un code décrypté du blason, tout comme notre ordre ou seul celui qui à reçu la lumière comprendra, grâce a une bonne instruction maçonnique.

Les armoiries peuvent se définir comme des emblèmes en couleurs, propres à un individu, à une famille ou à une collectivité.

Soumises dans leur composition à des règles particulières, la science de ces figures qui loin d’être morte et poussiéreuse, demeure étonnamment précise et vivante.

Fait pour être vu de loin, par l’emploi de couleurs franches, y sont ajoutés des signes et symboles fortement stylisés, identifiant celui qui en fait l’usage.

En effet, la fonction première est de permettre l’identification des chevaliers rendus méconnaissables par leur casque et leur armure.

C’est au bouclier peint par des signes de reconnaissance, simples figures colorées, géométriques, animales ou végétales que nous devons reconnaître     l’origine du premier blason héraldique.

Les premières croisades eurent une grande influence sur le développement de l’héraldique. Répandu dans toute l’Europe, à l’époque des premières expéditions sur Jérusalem, au cours desquelles furent mis en contact les seigneurs et chevaliers venus de tous les pays de la chrétienté.

Croix de St Sépulcre, Malte, Templière, St Jacques de l’épée et Teutonique seront les symboles héraldiques les plus répandus et furent pris comme emblèmes par les grands ordres militaires et religieux de la Terre Sainte.

 

 

À partir de cette époque, les emblèmes se multiplient et se diversifient,

De l’écu à la lance, en passant par la cotte de l’armure, le gonfanon (bannière carrée) et quelques fois le cheval sont entièrement recouverts d’une housse armoriée.

La multiplication des familles féodales va augmenter l’armorial en Europe, il va alors petit à petit se produire une évolution remarquable dans l’histoire de l’héraldique.

Provinces, villes, villages, communautés et puissantes corporations de métiers vont blasonner à leur tour leurs bannières. Celles-ci seront richement brodées, timbrées des symboles de leurs st Patrons ou souvent de leurs outils.

En héraldique, le terme « émail » désigne les couleurs utilisées. Elles se subdivisent en trois groupes : les métaux, les couleurs et les fourrures.
Sur les gravures en noir et blanc ou en relief sur la pierre, les métaux et les couleurs sont représentés par un système de hachures et de figures conventionnelles, comme l'indiquent les figures.

La légende des illustrations suit logiquement l'ordre de celles-ci.

Les métaux   
Les deux métaux sont l'or, représenté en peinture par le jaune, et l'argent par le blanc.

Les couleurs  

Les cinq couleurs sont l'azur (bleu), le gueules (rouge), le sinople (vert), le pourpre et le sable (noir).
Il existe également une sixième couleur, la carnation, servant uniquement à colorer les rares représentations de la peau des humains.

 

 

Les fourrures 

Les fourrures sont
- L’hermine (d'argent semé de mouchetures de sable) et par inversion des couleurs la contre-hermine.
- Le vair (correspondant à la fourrure de l'écureuil). Dans la famille du vair, les deux fourrures suivantes sont le contre-vair en pointe, le contre-vair tout court et le vairé, ici d'or et de gueules.

 

L’Héraldique se retrouve en franc-maçonnerie, où elle illustre un ordre de chevalerie spirituelle. De ce fait, le sens des couleurs utilisées doit nécessairement faire appel à la symbolique héraldique véritable langue de l’ancienne chevalerie.

Il faut savoir que c’est bien la science traditionnelle du blason, et que c’est bien d’une science dont il s’agit, les couleurs ou émaux servent en premier lieu à classer, à ordonner, à hiérarchiser.

En second lieu, elles exposent à qui les voit la nature de celui qui les porte, caractérisant son être véritable.

Ici, les couleurs de la loge au rite écossais primitif, couleurs reproduites sur les sautoirs du collège des officiers et les tabliers des maîtres, sont le rouge ou « gueules ».

C’est l’émail de la couleur du sang, de la guerre que mène le chevalier contre les ennemis de la foi, de la vraie lumière et contre ses démons intérieurs.

 Le gueules représente aussi la vertu cardinale de force l’un des sept dons* du Saint-Esprit, il indique le courage, la vaillance, toutes les qualités de don de soi qui font qu’au quotidien cet émail invite à la vaillance spirituelle, la vertu théologale (religieuse) de charité, répondre à l’amour par l’amour, ce qui relève d’un véritable combat spirituel contre soi-même.

 Séparer le spirituel du psychique et revêtir l’armure de l’homme nouveau.

 

Le gueules, est représenté par des lignes perpendiculaires chez les graveurs avec pour signification : hardiesse et intrépidité.

Parlons un peu de l’Ecu, une forme de bouclier ou variable selon les pays sur laquelle on dessine les armes. En son milieu comme en loge, le cœur, l’axe du monde notre pavé mosaïque dit « échiqueté d’argent et de sable ». À gauche côté dit « canton dextre », le premier surveillant avec la colonne du Nord. À droite « canton senestre », le deuxième surveillant avec aussi la colonne du Midi. Sur la partie supérieure appeler Chef, le Chef de la loge, le V.°.M.°.

 Voilà un 1er triangle vers le haut dit « sur sa base ». Accompagné des deux Officiers le F.°. Secrétaire et le F.°. Orateur, relions la pointe de l’écu, le F.°. Terrible pour former un autre triangle vers le bas dit « versé ».

L’hexagramme en héraldique est classé dans la famille des Astres sous le nom de Didelta. En y ajoutant le G au centre, nous retrouvons notre hexagramme maçonnique.
D’autres acteurs rentrent en compte chargeant nos blasons. Ils sont appelés des meubles, plantes, animaux, objets divers et variés tirés de la nature ou de l’imagination de l’homme. Équerre, compas, ciseaux, massette, règle, niveau, fil à plomb, lune et soleil tous ces symboles exposés a la vue des profanes aurons été peints, sculptés ou gravés sur la pierre et le bois voyageant à travers les temps anciens jusqu'aux temps nouveaux. Aujourd’hui année du Dragon, ce meuble de la famille des animaux fabuleux à tète de lion, serres de rapace, corps de reptile, aile de chauve-souris et sa queue en volute terminée par un dard. Encore un sujet héraldique riche de symbolisme et de puissance.

 

Dans ce travail, je n’ai pas la prétention d’éclairer tous les aspects de cette science héraldique, mais je suis heureux d’éveiller le désir de chercher, apprendre, partager et compléter les connaissances des anciens devoirs opératifs qui nous ont été léguées. (…)

J.°.P.°.      R.°.L.°. « Les Écossais de la Sainte Baume »

 

 

 

Hexagramme au rite écossais primitif :

De gueule à deux triangles de même vidés et entrelacés.

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